Mon amour,
Pourquoi aller chercher
c'qu'on possède déjà ?
J'espère ne pas noircir
le tableau et je reste général mais prends qq'un qui ne se sent vivre
que dans la passion, dans le mouvement et tu comprendras que mon côté
latin n'est pas prétendu, c'est juste une description gentille d'un
bouillonnement mental pas très sain.
Aux origines était la
mère, jamais satisfaite croit-on, sûrement inquiète des coups de
cornes en fait, le fils y répond par des actes téméraires parce qu'il
a besoin de se prouver qu'elle se trompe. Mais chaque fois, il suffit
à la mère de ne pas sourire, ce qu'elle fait sans difficulté vu les
sueurs froides. Le fils ne s'arrêtera plus. Il établît des liens,
il les renforce à l'extrême. Il a réussi mais non, ça ne suffit
pas, ça ne va pas et puis qu'est-ce que c'est qu'ce bazar qui encombre,
où est ma liberté dont j'ai tant besoin pour ne pas m'enliser ? Pas
de repos, tout remettre en question, chercher l'absolu, ne pas le trouver,
le créer, le sentir là mais le sentir là c'est déjà la perte de
soi, repartir, recommencer.
L'absolu n'existe que lorsqu'on
le fabrique. Dis-moi que tu m'aimes, je suis VRAIMENT capable de n'importe
quoi pour que tu me le dises, que tu me le prouves, jusqu'à ce que
j'en sois persuadé et crois-moi je ne me persuade pas volontiers vu
ma mère mais tout de même, je finis par y croire, mais t'es dingue
? Non mais t'as pas vu qui je suis ? Si tu peux tomber amoureuse d'un
mec pareil alors tu ne vaux pas la peine, va-t-en, ce que je veux c'est
que par toi, je m'aime moi. Sois ma mère, ne m'aime pas si ouvertement!
Mais... tu ne m'aimes plus ? Dis-moi que tu m'aimes, oh je t'en supplie!
Je veux le voir dans tes yeux! Ah tu vois! Peu importe ce que je fais,
tu m'aimes, je te fais souffrir et tu m'aimes quand même.
Hein ? Ah oui, il faut
être con pour aimer quelqu'un qui vous fait souffrir ? Oui, sans doute,
alors c'est comme d'habitude, j'assure vraiment pas, je vais en aimer
une autre mieux alors. On passe complètement à côté du sentiment
d'amour, on ne sait même pas ce que c'est, enfin on sent bien ces pincements
de coeur, ça fait mal de voir pleurer mais on ne peut pas pleurer soi-même,
pas se laisser aller, pas se sentir vaincu. Briller! Pas tellement pour
les autres d'ailleurs, rien à foutre des autres, non, briller pour
s'aimer soi-même, briller suffisamment fort pour prendre un peu de
repos mais comme le temps passe vite, l'éclat pâlît déjà, quel
excès inventer encore ? Qui aimer ? Quelle aventure imaginer ?
Oh il ne faut pas qu'je
meure en ayant l'impression d'avoir gâcher ma vie et j'ai tellement
l'impression de la gâcher quand je vis le train-train quotidien! Mais
qu'est-ce que j'en ai à branler des courses et des couches culottes
? Non mais tu crois que je suis sur terre pour me faire chier avec des
trivialités pareilles ? Je préfère encore le drame au train train
quotidien, au moins je vis quelque chose d'intense. Je t'aime parce
que je t'admire mais si tu m'aimes cesse d'être admirable aux yeux
des autres pour n'aimer que moi mais si tu fais ça, si tu restes dans
ta boite, je n'admire plus que ce que tu étais et je m'ennuie.
Oh je ne sais pas ce que
je veux, bien sûr que je peux prendre des responsabilités et je veux
les prendre mais j'ai autre chose à foutre et puis je veux d'l'intensité.
Je me fais mal sans arrêt, je te fais mal aussi mais je suis si malheureux,
si insatisfait, ce n'est pas ta faute mais c'est la mienne si toi tu
es malheureuse. Arrête de pleurer, relève-toi, mais si tu peux, envoie-moi
chier que je puisse retomber amoureux de toi, non, ne m'envoie pas chier,
je gagne tous les combats mentaux et je peux te déchirer de mes mots
parce que tu m'aimes avec confiance.
Moi je n'aime jamais avec
confiance tu vois, je ne fais jamais confiance à personne, je peux
partir même si ça me déchire le coeur parce que je sais me prouver
que rien ne peut entamer ma liberté, que ma volonté est plus forte
que tout, que je ne suis pas faible, que... Je n'ai jamais aimé que
moi et je sais que je n'en suis pas digne alors les autres tu penses
! Pour toi je peux incendier Rome, non, pas pour toi, pour être ton
héros, pour devenir dans tes yeux, l'espace d'un instant, un chevalier,
une star, un sage, un magicien, un poète.
Allez, ma vie doit être
une épopée, je dois en sentir l'excitation que je ressentais en lisant
D'Artagnan, en regardant Easy Rider. Oh pour cette excitation je peux
être froid, je peux te décevoir, je peux te quitter mais moi regarde
les sacrifices que je fais sur moi! Je mourrai sans doute d'un suicide
ou assassiné, le nez dans la poussière, je n'aurai jamais connu le
repos de l'âme, je ne me serai jamais plu et dans l'effort que je fais
à m'aimer moi-même, j'ai perdu l'amour de tous ceux qui m'aimait pour
un moi-même qui ne me satisfaisait jamais. Oh ce n'est pas toi que
je n'aimais pas, c'était moi. Et puis comprends-moi, je t'aimais tant
lorsque la passion était là. Je sentais ton désir, j'avais tout l'temps
envie de toi et je t'avais dans la tête à chaque seconde de la journée,
je pouvais penser tes pensées, sentir ton humeur et regarde maintenant!
Mais oui tu m'aimes mais
qu'est-ce que c'est à côté de cette passion qui nous dévorait ?
Dois-je renoncer à ça pour le reste de ma vie ? Mais c'est ce genre
de truc qui me font rester en vie bordel! On vieillit si vite, tes seins
tombent et mes cheveux aussi mais moi elles me font fondre les jeunes
déesses, je ne peux pas m'empêcher d'adorer leur fraîcheur, oh comme
ce serait bon d'être fou d'amour pour l'une d'entre elle comme j'étais
fou d'amour pour toi avant qu'on n'ait la télévision. Je crois que
tout dans ma vie doit être intense et de courte durée, mon signe est
le feu et je ne sais qu'embraser. Tout ce qui ne brûle pas me parait
tiède et ma nature est de brûler.
Après tout c'est aussi
pour cela que tu m'aimes non ? Croyais-tu pouvoir éteindre ma flamme
? Ce serait me tuer et tu ne m'aimerais bientôt plus car je serais
vide et inerte.
Nish
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