Ride the World in Style

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Kawasaki W650

Welcome to my nightmare

Oh moi je ne suis qu'un bouffon Messires !
Un acrobate verbal pour mieux vous faire rire,
Jongleur grammatical et n'étant pas bien né,
Je mendie les regards et fais des pieds de nez.
N'ayant que peu de foi en la nature humaine,
Je traque les fissures de ses allures mondaines.
Je dis les vérités que l'on déteste entendre
Et attire la haine quand je voudrais du tendre.
Mais mon vocabulaire est une bien piètre épée
Et je vous laisse Messieurs l'honneur de batailler.
Nish

samedi 30 janvier 2010

Le Gilera de Denis

From: "Nish" <leclerc@netfront.net>
To: "Rebecca Leung" <rebeccal@pcihl.com>
Subject: Another "deux-roues" story (in French)
Date: Tuesday, May 02, 2006 1:33 PM

Question scooter, faut faire gaffe quand même, c'est pas bien fin comme
engin !
Mon pote Denis, qui habite dans la même rue que moi, s'en est acheté un de
scooter, il y a quelques mois, un Gilera. Pendant les vacances de Noël, il
s'est offert un pot d'échappement "racing" qui brille sur le côté et il a
changé son phare avant et une peu de carrosserie qui était rayée. L'autre
soir, il m'invite à enfumer son appart et me fait un rapport détaillé sur
les transformations aérodynamiques de son deux-roues rital. Puis, l'incendie
éteint et l'esprit allumé, il me propose de redescendre dans la rue pour me
faire apprécier la douce pétarade de son pot neuf, une offre, on l'admettra,
qu'il est difficile de décliner.
Nous allons au parking deux-roues où il démarre son fauve sombre et
méditerranéen. Nous nous tenons côte à côte devant la chose en marche, mais
comme ma propre Virago 400 trafiquée évoque davantage le son d'une Harley modèle Davidson,
je trouvais naturellement ce petit prout italien bien fadasse sinon inodore.
J'avance donc la main droite vers la poignée d'accélération pour donner une
petit coup de collier histoire de voir un peu s'il n'y avait vraiment que
des spaghettis dans le ventre ce scooter quasi aphone-là.
Misère ! Qu'avais-je fait ! Denis l'avait garé sur la béquille latérale et
un scooter n'a pas de point mort ! Il démarre tout de suite, pas besoin
d'enclencher la première, c'est un engin automatique ! Donc, bête !
Zioup, il a fait le scooter, comme une savonnette, en passant entre nous
deux. C'est que Denis n'est pas chiche en polish ! Ça glisse bien, mieux, ça
jaillit gaillardement ! Heureusement, aucune voiture ne passait à ce
moment-là. Libre et inconscient, pris d'une petite roulotte, l'étalon en
plastique traversait seul la rue, nous plantant là.
En face du parking, il y a un petit restaurant vietnamien, style buvette
avec quelques tables, ouvert sur la rue et fréquenté principalement par les
chauffeurs de taxi qui viennent soulager leur vessie dans les pissotoires
publiques situées non loin, juste à côté du local de récupération d'ordures
(j'habite un joli quartier).
Attaqué de front par l'italienne en goguette, le type, derrière l'étalage en
verre de son troquet, ouvrait de grands yeux bridés emplis de panique
quoiqu'éblouis par les phares du bolide méridional qui, prestement, filait
droit sur lui. Lancé par sa passion pour la vitesse, l'engin romain,
toujours dressé sur ses pizz... euh roues, grimpa sur le trottoir en se
cabrant et vint s'affaler à dix centimètres des pieds du restaurateur de
taxis essorés. Il eut tout de même la brillante idée de tomber du côté
opposé au pot d'échappement neuf et de s'en sortir sans grandes égratignures
laides et déchirantes. Ave César, moto guzzi te salutant !
Denis s'est précipité pour ramasser son bambino chû tandis que je suffoquais
entre l'envie d'éclater de rire vu le comique de la scène, celle de rougir
de honte et d'embarras vu la stupidité de mon poignet frivole (non, pas
celui-là, l'autre !) et celle, à laquelle je me suis plié, de m'excuser bien
platement auprès d'un Denis relativement calme et serein vu ces
circonstances indignes et scandaleuses.
Maintenant, je ne m'approche plus de cette sale bête sauvage et mal dressée,
j'ai subitement développé une intense allergie aux Gilera. D'ailleurs Denis,
il ne m'laisserait pas...

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